LA RONDE DES SOUVENIRS
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Derniers sujets
» les PETITS OUTILS DU PASSE
Les mille vies de José Beyaert, le « gangster olympique » du cyclisme EmptyHier à 22:49 par Admin

» VACANCES ET PLAISIRS DE LA MER
Les mille vies de José Beyaert, le « gangster olympique » du cyclisme EmptyLun 13 Mai - 23:28 par Admin

» Superbes photos prises sur le vif des cafés et de la vie nocturne parisienne en 1962
Les mille vies de José Beyaert, le « gangster olympique » du cyclisme EmptyDim 12 Mai - 22:52 par Admin

» Scieurs de long à la tâche.
Les mille vies de José Beyaert, le « gangster olympique » du cyclisme EmptyDim 12 Mai - 0:25 par Admin

» Schlitteur forestier
Les mille vies de José Beyaert, le « gangster olympique » du cyclisme EmptyDim 12 Mai - 0:17 par Admin

» LA VILLE DE PARIS 5
Les mille vies de José Beyaert, le « gangster olympique » du cyclisme EmptySam 11 Mai - 0:06 par Admin

» 29 Photos d'Époque Montrent ce que les Enfants Faisaient pour S'Amuser dans les Années 1950 ‎
Les mille vies de José Beyaert, le « gangster olympique » du cyclisme EmptySam 11 Mai - 0:02 par Admin

» LAVOIRS // Les ouvrières blanchisseuses // Lavandières
Les mille vies de José Beyaert, le « gangster olympique » du cyclisme EmptyJeu 9 Mai - 23:01 par Admin

» LES ROUTES ET SES OUVRIERS
Les mille vies de José Beyaert, le « gangster olympique » du cyclisme EmptyJeu 9 Mai - 0:41 par Admin

Le Deal du moment : -39%
Ordinateur portable ASUS Chromebook Vibe CX34 Flip
Voir le deal
399 €

Les mille vies de José Beyaert, le « gangster olympique » du cyclisme

Aller en bas

Les mille vies de José Beyaert, le « gangster olympique » du cyclisme Empty Les mille vies de José Beyaert, le « gangster olympique » du cyclisme

Message par Admin Ven 6 Aoû - 19:43

Les mille vies de José Beyaert, le « gangster olympique » du cyclisme Sans4829



Correspondance, Gautier DEMOUVEAUX

Seul champion olympique français à avoir été titré en cyclisme sur route en 1948, José Beyaert a eu une vie trépidante, du Tour de France à celui de Colombie, avant de devenir aventurier et de fricoter avec des trafiquants de drogue…

Le 13 août 1948 à 11 h 30, le peloton d’une centaine de coureurs s’élance pour les 195 km de l’épreuve de cyclisme sur route des Jeux Olympiques de Londres. Le circuit de près de 12 km, tracé en grande partie dans le parc du château de Windsor, est à parcourir à 17 reprises. Parmi les partants, on trouve les quatre représentants de l’équipe de France.

En cette période d’immédiat après-guerre, le sélectionneur et ancien coureur Georges Speicher a bien eu du mal à constituer son équipe. Les meilleurs tricolores sont passés professionnels après le conflit, et le Comité international olympique leur interdit de participer (il faudra attendre 1996 et les JO d’Atlanta pour que les cyclistes professionnels puissent participer aux épreuves olympiques).

Le vivier amateur dans l’Hexagone est assez maigre, et c’est sans grande conviction que l’ancien vainqueur du Tour 1933 sélectionne quatre athlètes peu expérimentés et au palmarès très mince. Aux côtés de Jacques Dupont, Alain Moineau et René Rouffeteau, on trouve José Beyaert, un jeune Nordiste de 22 ans.

Les mille vies de José Beyaert, le « gangster olympique » du cyclisme Sans4830

L’épreuve de cyclisme sur route des JO de Londres se déroule le 13 août 1948 sur un circuit tracé dans les jardins du château de Windsor, sous une pluie diluvienne. (Photo : National Media Museum / Flickr Commons)

Les mille vies de José Beyaert, le « gangster olympique » du cyclisme Sans4831

À l’arrivée, José Beyaert est félicité par le Prince Philippe, le mari de la Reine d’Angleterre. (Photo : But et Club / Wikicommons)

De la boxe au cyclisme

Né à Lens en 1925, José Beyaert passe ses premières années dans l’une des petites maisons de la cité minière. C’est là que son père, un Belge qui a quitté sa Flandre natale, est venu pour trouver du travail. L’homme devient mineur à la fosse 4 et rencontre sa future épouse, une fille du cru, issue elle aussi d’une famille de mineurs. « Nous habitions dans les corons de la cité où ma mère faisait des ménages pour tenter d’arrondir les fins de mois, racontait José Beyaert au journaliste anglais Matt Rendell, auteur d’Olympic gangster, une biographie sur le coureur français. En 1931, devant la dureté d’une telle vie et les salaires de misère, ma famille décide de déménager en région parisienne où mon père s’établit comme cordonnier. »

C’est là que, adolescent, le jeune José apprend le métier avec son père dans l’entreprise familiale, tout en étant garçon de café dans un bistrot de la capitale. C’est là aussi qu’il commence à pratiquer le sport. D’abord la boxe. Mais à cause de sa mauvaise vue, c’est vers le cyclisme qu’il se tourne, un peu par hasard, pendant la Seconde Guerre mondiale.

Jusque-là, le vélo ne représentait pour José Beyaert qu’un moyen de locomotion, tout au plus d’évasion, pour parcourir les routes de campagne autour de Paris. « Un jour, un pistard est venu à la boutique pour faire réparer ses chaussures. Il était pressé, car il participait quelques jours plus tard à une compétition au Vélodrome d’Hiver », se remémorait Beyaert dans le journal colombien El Espectador, à la fin des années 1990. Le jeune homme décide d’aller voir son client tourner sur la piste du Veld’hiv, et c’est la révélation : il décide de se mettre au cyclisme, pour le plus grand plaisir de son père, ancien bon coursier amateur.

Le gamin s’entraîne sur la piste mais aussi sur la route, où il ne tarde pas à se faire remarquer pour sa pointe de vitesse. En 1945, il se classe 3e du championnat de France amateurs, et obtient quelques podiums dans des courses nationales. Il termine également sur la troisième marche de l’épreuve de sélection olympique, ce qui lui ouvre les portes de l’équipe nationale.

Les mille vies de José Beyaert, le « gangster olympique » du cyclisme Sans4832

José Beyaert, champion olympique de cyclisme sur route, a connu de multiples vies. (Photo : Collection particulière EC)

Un filou bagarreur

La route vers les JO est toute tracée, à un détail près. Fêtard et bagarreur, José Beyaert est un habitué des postes de police, où il passe des nuits entières après avoir été arrêté pour s’être battu. Au point d’être connu du maire de Pantin même, qui refuse dans un premier temps de lui signer son « certificat de bonne conduite », sésame indispensable pour se rendre à Londres.

Face aux arguments du jeune homme, qui explique qu’il va représenter la France, l’édile cède finalement, et José peut participer aux 14es olympiades de l’ère moderne. Le jeune homme est loin de figurer parmi les favoris des journalistes : « Ils considéraient qu’il y en avait d’autres meilleurs que moi. Mais je savais que si je réussissais bien en Angleterre, à mon retour en France je pourrais gagner beaucoup d’argent ! Je me suis donc préparé de manière appropriée, faisant fi des critiques, car c’est mon avenir qui était en jeu. Personne ne croyait au petit Français, pas même mes coéquipiers, qui savaient que j’étais un bon renfort, mais en aucun cas un athlète ayant les moyens de gagner la compétition. »

Peu après le départ de la course, ce 13 août 1948, une pluie diluvienne s’abat sur le peloton et, entre les chutes et les crevaisons, les abandons s’enchaînent. À la mi-course, après plusieurs tentatives infructueuses, la bonne échappée se dessine enfin, avec huit coureurs, dont José Beyaert.

S’il n’est pas le plus fort du groupe de tête, le Français est sans doute le plus rusé : « Sachant que je n’avais que très peu de chance au sprint, je tente de lâcher mes compagnons d’échappée à deux kilomètres de l’arrivée. Pour cela, je joue au plus malin. Je sais que lorsqu’un coureur empoigne son bidon pour se désaltérer, ses adversaires en font autant, pensant à une courte trêve dans la course. Je fais donc le geste et lorsque je vois les autres saisir leur bidon, je lâche le mien et fonce. J’ai ainsi pris une cinquantaine de mètres d’avance. Ils ne m’ont pas revu ! »

José Beyaert passe la ligne en solitaire avec trois secondes d’avance, décrochant ainsi le titre olympique ! Porté en triomphe par le staff et les supporters de l’équipe de France, le Lensois entre dans les annales du cyclisme par la grande porte, à seulement 22 ans !

Les mille vies de José Beyaert, le « gangster olympique » du cyclisme Sans4833

José Beyaert s’impose sur l’épreuve de cyclisme sur route des JO de Londres en 1948 à la surprise générale. (Photo : National Media Museum / Flickr Commons)

Une carrière professionnelle avortée

Auréolé des lauriers olympiques, José Beyaert se voit proposer l’année suivante un contrat professionnel au sein de l’équipe Helyett, l’une des meilleures du peloton. Le leader de la formation n’est autre que René Vietto, la star du cyclisme français. Mais Beyaert est cabochard et n’en fait qu’à sa tête. Individualiste, il a bien du mal à respecter les consignes de courses données par son directeur sportif, encore moins à épauler son capitaine de route sur les courses !

Lors de sa première saison, il aurait pu remporter Paris-Roubaix si une chute ne l’avait pas privé de ses chances. C’est en tout cas ce qu’il racontait à Matt Rendell. L’année suivante, il est sélectionné pour le Tour de France au sein de l’équipe d’Île-de-France (depuis 1930, la Grande Boucle se court par équipes nationales et régionales), où il côtoie Robert Chapatte. Il termine son premier Tour à la 47e place, à plus de 3 heures 12 du vainqueur, le Suisse Ferdi Kubler.

Les mille vies de José Beyaert, le « gangster olympique » du cyclisme Sans4834

Grâce à son titre olympique, José Beyaert se voit proposer un contrat professionnel dans l’équipe Helyett, l’une des meilleures formations du peloton. (Photo : Collection particulière EC)

L’année suivante, il arrive hors délai à la suite du contre-la-montre de 85 km entre Guerche-de-Bretagne et Angers. Après trois ans au sein du peloton professionnel, où il parcourt l’Europe et l’Afrique du Nord, son palmarès se résume à une victoire au Grand Prix d’Alger (1949) et au Grand Prix d’Isbergues, dans son Pas-de-Calais natal (1950). Le champion olympique tarde à concrétiser les espoirs placés en lui. Pire, le jeune homme s’ennuie dans le peloton, il rêve d’exotisme et d’aventure.

C’est donc tout naturellement qu’il accepte l’invitation qu’il reçoit, en tant que champion olympique, pour participer à un critérium organisé à l’occasion de l’inauguration du vélodrome de Bogota. Il découvre donc en octobre 1951 la Colombie, dont il va tomber amoureux. Ce pays d’Amérique du sud vit alors une période de troubles politiques, et le propriétaire du vélodrome décide de repousser la course d’exhibition.

Pendant près d’un mois, José Beyaert, livré à son ennui, en profite pour participer aux courses locales. Il prolonge même son séjour jusqu’en janvier 1952, afin de prendre le départ du tout nouveau tour national, la Vuelta a Columbia. Le Français s’illustre en remportant quatre étapes et le classement général. Il restera jusqu’en 2013 le seul étranger à avoir inscrit son nom au palmarès de la course. Ses performances et sa manière de courir séduisent le public sud-américain, qui le surnomme affectueusement « Torpédo ».

Malgré les montées en haute altitude, avec des cols à plus de 3 000 m, le manque d’oxygène et les routes non goudronnées, les descentes sur des routes vertigineuses, José Beyaert surmonte sa peur et apprend à apprécier la vie colombienne. Alors, quand le vice-président du pays, Roberto Urdento, propose au champion français de doubler son salaire de coureur pour qu’il reste dans son pays afin de coacher l’équipe nationale, le Lensois accepte.

Quelques semaines plus tard, dans un paquebot transatlantique, Louisette, sa femme, débarque à Carthagène pour partager cette nouvelle vie d’aventure. Le couple s’installe dans la capitale, tandis que José poursuit un temps sa carrière de coursier, avant de devenir entraîneur. Il est le premier à détecter l’incroyable potentiel des athlètes colombiens, malgré leurs lacunes : « Ils ne savent pas descendre, déclare-t-il à l’époque, ils n’ont pas de technique, seulement du courage, et cela est mauvais à la longue, puisqu’ils se blessent. »

Après avoir constitué une équipe, il emmène ses poulains en Europe, afin qu’ils participent à la Route de France, le Tour de France amateurs. Mais l’expérience tourne au fiasco. Beyaert n’a pas assez d’argent pour payer l’hôtel à ses coureurs, et après quatre étapes, tous les Colombiens ont abandonné.
Admin
Admin
Admin

Messages : 4345

https://vieux-metiers-outils.forumactif.com

Revenir en haut Aller en bas

Les mille vies de José Beyaert, le « gangster olympique » du cyclisme Empty Re: Les mille vies de José Beyaert, le « gangster olympique » du cyclisme

Message par Admin Ven 6 Aoû - 19:54

Les mille vies de José Beyaert, le « gangster olympique » du cyclisme Sans4835

Un coureur va notamment se distinguer : Lucho Herrera, qui décrochera plusieurs étapes dans le Tour de France, le Giro d’Italie et la Vuelta d’Espagne, ainsi que les prix de la montagne. (Photo : Collection particulière GD)


Les mille vies de José Beyaert, le « gangster olympique » du cyclisme Sans4836

Devenu sélectionneur de l’équipe nationale colombienne, José Beyaert a fait beaucoup pour l’émergence du cyclisme professionnel dans ce pays. Dans les années 1980, les grimpeurs colombiens font sensation dans le peloton professionnel, avec l’équipe Varta-Café de Colombia. (Photo : Collection particulière GD)

Une vie de trafics et d’aventures

Après cet échec, José Beyaert et sa femme rentrent en France début 1957 et José devient serveur dans un bar de la capitale. C’est là qu’il rencontre, un jour, un représentant de la compagnie aérienne colombienne Avianca.

L’entreprise souhaite monter une équipe cycliste et elle propose d’embaucher le Français comme directeur sportif. Le couple traverse une nouvelle fois l’Atlantique, cette fois-ci pour de bon. Louisette ouvre un restaurant dans un quartier huppé de la capitale, et José encadre le groupe sportif parrainé par Avianca. Mais les résultats ne sont pas au rendez-vous, et après trois ans, l’équipe capote

José, fort de sa notoriété encore importante en Colombie, ramène des clients au restaurant de son épouse. Mais très vite, il se lance dans le commerce de bois précieux, et crée une scierie, en pleine forêt équatoriale. Il succombe ensuite à « la fièvre verte », et tente, comme beaucoup d’autres, de faire fortune dans les mines d’émeraudes.

Après un différend avec une personnalité politique colombienne, Louisette est expulsée de son restaurant alors que José perd sa scierie. Voilà une nouvelle fois le couple sans argent. C’est à ce moment-là que Beyaert franchit la ligne rouge, en se rapprochant de l’une de ses connaissances, Charles Ficcioni, alias Charlot, membre du milieu corse.

Ce dernier est l’un des acteurs majeurs du trafic de drogue entre l’Amérique du Sud et la France. Le mafieux lui propose un « travail » rémunéré : José doit prendre l’avion et s’assurer que les paquets de cocaïne se retrouvent toujours entre les bonnes mains. José Beyaert enchaîne les vols entre Bogota, Caracas et l’Europe à partir de 1977, et se retrouve ainsi à fréquenter le milieu et multiplier les relations douteuses. Il collabore avec José Rodriguez Gacha, alias « le Mexicain », bras droit de l’un des plus grands trafiquants de drogue et d’émeraudes du continent américain : Pablo Escobar !

Les mille vies de José Beyaert, le « gangster olympique » du cyclisme Sans4837

José Beyaert fait la une des magazines sportifs, comme But et Club. (Photo : But et Club / Collection particulière EC)


Les mille vies de José Beyaert, le « gangster olympique » du cyclisme Sans4838

Dans Olympic Gangster, le journaliste anglais Matt Rendell revient sur la vie rocambolesque du champion français. (Photo : Mainstream Publishing / DR)

Un défricheur de talent

À côté de ses activités illicites, José Beyaert entretient toujours des relations étroites avec le monde du cyclisme. Au début des années 1980, il accepte de devenir manager de l’équipe Champagne Madame Colette – Hôtel Berlovento, propriété du trafiquant Fernando Carillo. Avec son œil aguerri et son expérience, José Beyaert continue aussi d’entraîner la sélection nationale colombienne, repère les meilleurs coureurs, à qui il n’hésite pas à prodiguer ses conseils avisés, au premier rang desquels Lucho Herrera.

Ce dernier, précurseur de Nairo Quintana et Egan Bernal, est le premier Colombien à avoir percé dans le peloton professionnel européen, gagnant plusieurs étapes sur le Tour de France, ramenant le maillot de meilleur grimpeur du Giro, du Tour et de la Vuelta, et en remportant même le Tour d’Espagne 1987. Alors que les « scarabées » font des prouesses sur le vieux continent, José Beyaert commente leurs exploits sur la radio nationale colombienne. Le Lensois, toujours reconnu pour ses performances passées, reste une référence et fait office de vieux sage. Malgré sa popularité, la roue de son destin va une nouvelle fois tourner. José Beyaert investit ses économies dans un projet de complexe hôtelier à Saint-Martin, c’est un fiasco.

Six mois plus tard, la Colombie est une nouvelle fois sujette à une vague de violence, avec l’émergence de la guérilla communiste révolutionnaire des Farc, qui multiplie les assassinats et les enlèvements. Face à tout cela, José Beyaert décide de rentrer en France, sans sa femme, qui vient de décéder. En juillet 2000, il s’installe dans l’anonymat le plus total du côté de La Rochelle. C’est là qu’il s’éteint cinq ans plus tard, à l’âge de 79 ans.

Si le seul champion olympique de cyclisme sur route français a été en partie oublié, José Beyaert a inspiré dans les années 1970 l’écrivain Auguste Le Breton, auteur de la série policière Rififi. Au point de faire de notre champion l’un des personnages principaux des romans Rouges étaient les émeraudes et Les Bourlingueurs.

ouest france
Admin
Admin
Admin

Messages : 4345

https://vieux-metiers-outils.forumactif.com

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum