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Ma passion de la Camargue
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Ma passion de la Camargue
Et oui ! Autrefois les lapins étaient bien nourris et nous offraient leur chair parfumée au thym de la garrigue. Nos vaches n’étaient pas encore folles et broutaient l’herbe grasse. Maintenant il ne faut pas perdre de temps à manger et encore moins à cuisiner, il faut mettre du carburant dans la machine, n’importe lequel, pour qu’elle avance, c’est tout ! En ville les gens achètent et mangent n’importe quoi. Ma tante Nine, paix à son âme, elle me mijotait de bons ragoûts, des daubes succulentes et des soupes ! Ah les soupes de Nine, pleines de saveurs ! Je la revois, installée près du poêle, le regard tendre, quelques pelotes de coton à portée de main, lovée dans le creux d’une chaise en paille, elle brodait tout en discutant. Un sourire flottait sur ses lèvres, avec toujours la même façon de piquer le crochet dans ses cheveux, quand elle arrêtait le fil ou changeait de pelote. Tante Nine et ma mère furent les poteaux d’arrivée de mes premiers pas, celles qui m’ont prouvé que je savais marcher, et dont les tabliers saisis comme un trophée, m’ont donné mes premières espérances.
Avec l’oncle Jules, ils me considéraient comme leur fils, n’ayant pas eu d’enfant. Quelquefois, je dormais chez eux, lorsque maman se levait très tôt pour aller travailler. Dans son fauteuil près de la cheminée, Nine recroquevillée contre le marbre, avait froid. Dans son châle bleuté, elle me faisait penser au pigeon à l’aile cassée, que mon oncle et moi avions recueilli au bord de la route, elle me disait :
« Approche-toi Jojo, viens près de moi, à côté du feu »
Il est vrai qu’elle avait toujours peur que je m’enrhume. Le rhume et ses complications étaient pour elle une sainte famille, qu’elle poursuivait et soignait avec la même passion. La seule idée d’un microbe flottant dans notre air familier, suffisait à lui redonner vigueur.
« Viens mon pitchoun, viens te réchauffer. »
Alors je me blottissais contre elle, en faisant semblant d’avoir froid et le feu parlait pour nous deux. Je pouvais encore creuser une place ronde entre ses genoux, elle ne semblait pas me trouver trop lourd. Le nez piqué dans le foulard qu’elle avait noué à l’échancrure de sa robe grise, je respirais son cœur et nous restions là, immobiles. Quant à oncle Jules, attablé devant un petit verre de liqueur de verveine, entre deux bouffées de pipe, il lisait le journal. Lorsque le feu avait dévoré la bûche, nous allions nous coucher. Elle me bordait dans le grand lit, s’asseyait à mes côtés et j’écoutais sa voix qui m’emportait…"
Extrait du livre "Un goût d'éternité"
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Ma passion de la Camargue
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Avec l’oncle Jules, ils me considéraient comme leur fils, n’ayant pas eu d’enfant. Quelquefois, je dormais chez eux, lorsque maman se levait très tôt pour aller travailler. Dans son fauteuil près de la cheminée, Nine recroquevillée contre le marbre, avait froid. Dans son châle bleuté, elle me faisait penser au pigeon à l’aile cassée, que mon oncle et moi avions recueilli au bord de la route, elle me disait :
« Approche-toi Jojo, viens près de moi, à côté du feu »
Il est vrai qu’elle avait toujours peur que je m’enrhume. Le rhume et ses complications étaient pour elle une sainte famille, qu’elle poursuivait et soignait avec la même passion. La seule idée d’un microbe flottant dans notre air familier, suffisait à lui redonner vigueur.
« Viens mon pitchoun, viens te réchauffer. »
Alors je me blottissais contre elle, en faisant semblant d’avoir froid et le feu parlait pour nous deux. Je pouvais encore creuser une place ronde entre ses genoux, elle ne semblait pas me trouver trop lourd. Le nez piqué dans le foulard qu’elle avait noué à l’échancrure de sa robe grise, je respirais son cœur et nous restions là, immobiles. Quant à oncle Jules, attablé devant un petit verre de liqueur de verveine, entre deux bouffées de pipe, il lisait le journal. Lorsque le feu avait dévoré la bûche, nous allions nous coucher. Elle me bordait dans le grand lit, s’asseyait à mes côtés et j’écoutais sa voix qui m’emportait…"
Extrait du livre "Un goût d'éternité"
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Re: Ma passion de la Camargue
’avais huit ans, quand oncle Jules vint me chercher pour m’amener à la manade où il travaillait. Il était gardian. Il me faisait découvrir les étangs, l’envol des flamants roses, les chevaux qui se reposaient, les taureaux dans les prés. Des oiseaux effarés, montaient des roseaux, claquant des ailes. Nous cueillions un bouquet de saladelles pour ma mère et avant d’aller me régaler de tartines de confitures de figues, il me montrait les bourdons, les abeilles dorées et les beaux papillons. L’air nettoyé par le vent rapprochait l’horizon, dont les moindres détails devenaient visibles. Il me disait aimer ce ciel d’un bleu verdissant, ce soleil qui faisait se lever une brume rosée. Il me montrait les taureaux sauvages d’un noir d’ébène, les chevaux à la robe d’une blancheur parfaite, galopant crinière au vent, sur cette terre durcie par le sel. Le gardian, ce véritable roi de la Camargue, mon oncle en était un !Je suis revenu souvent avec lui sur cette terre sauvage ou la mer, le sable, les taureaux, les chevaux et les flamants roses vivent en harmonie avec les étangs, bercés par le murmure du mistral dans les roseaux. Quelle extraordinaire sensation que de me trouver dans cette plaine immense inondée de soleil, et où un peu plus loin, près de leur camp, les bohémiens dansaient devant leurs roulottes, en me régalant de leurs chants…La Camargue, c’est le royaume du sel. L’air, l’eau, les plantes, le sol, les roubines, tout en est imprégné. Et dans cette belle région sauvage, certains soirs, au couchant, le ciel se parait d’une kyrielle de couleurs indéfinissables, allant du rose au violet intense, du bleu clair à l’encre noire, en se reflétant dans les eaux des marais. (Extrait du roman "Un goût d'éternité")
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