Le Fokker D. VII d’Herman Göring.

L’avion le nec plus ultra de la technologie moderne durant la Première Guerre Mondiale, et l’émergence de la figure du héros aviateur a des conséquences politiques et cultures après la guerre.

Herman Göring est l’un des ces héros, et son Fokker D.VIIF (n°5125/18) biplan incarne le meilleur de la technologie que l’aviation allemande puisse offrir à cette époque.

Conçu et développé par Reinhold Platz, cet avion de combat révolutionnaire tout en métal a pour origine une série de modèles expérimentaux, les « Séries V » développées en 1916-17.

Le Fokker D.VII entre dans l’espace aérien de la France et des Flandres Belges en mai 1918. Avec un moteur Mercedes D.III de 160 CV ou un BMW IIIa, il est armé de 2 mitrailleuses Spandau Fixes.

Les pilotes de la ligne de front apprécient sa structure robuste et sa grande maniabilité durant les sept derniers mois du conflit.
Sans aucun doute, la performance d’ascension du D.VII, sa résistance aux vrilles, une cabine stable, la capacité remarquable d’accrochage de l’hélice, et la possibilité de tirer vers le haut conduisent à affirmer qu’il « pouvait transformer un pilote médiocre en un bon et un bon pilote en AS ».
De 3.000 à 3.300 unités sont fabriquées durant l’année 1918.

Il ne faut pas longtemps au Oberleutenant Göring pour devenir le meilleur aviateur de guerre de l’Allemagne Impériale.

En 1914, le futur Maréchal de la Luftwaffe, est encore un jeune officier d’infanterie. Il est transféré dans l’aviation et, en juin 1918,
C’est un AS avec 19 victoires confirmées ; en plus de cinq autres décorations et ordres de bravoures, il reçoit la Croix « Pour le Mérite ».
La 20e victoire aérienne de Göring a lieu le jour de son premier vol sur le D.VII (n°324/18), le 9 juin. Sa 21e victoire suit huit jours après, le 17 juin. Il prend le commandement de l’escadron de chasseurs I,

Le célèbre Flying Circus (Cirque Volant) en juillet. Par la suite, des responsabilités administratives lui font jouer un rôle
Moins actif au combat.

Une dernière victoire confirmée, la 22e, a lieu le 18 juillet lorsque Göring abat un Spad XIII français. Le caractéristique D.VII entièrement blanc est livré à l’automne suivant. On ignore le nombre exact de vols que le très Volontaire et obstiné Göring effectue avec cet avion avant l’armistice.
Göring est l’un des nombreux vétérans qui s’écarte fondamentalement de la nouvelle République de Weimar et bascule dans la politique d’extrême-droite. En tant que grand héros de guerre, c’est une recrue de choix pour le parti national-socialiste (nazi) émergent,
Qu’il rejoint en 1922.

Le passé d’aviateur de Göring cadre bien avec l’image nazie de la modernité et de la supériorité technologique, un culte de l’aviateur se développe dans les mouvements fascistes entre les deux guerres. Dans le Film à la gloire du nazisme, Le Triomphe de la Volonté, de Leni Riefenstahl, une scène montre Hitler s’envoler pour le congrès de Nuremberg en 1934.

L’historien Colin Crook remarque que l’ombre en forme de croix projetée par l’avion symbolise une « nouvelle Allemagne, libérée des souffrances infligées par la défaite et l’humiliation de la Première Guerre Mondiale ». L’avance technologique que représente l’aviation est le symbole de cette liberté.
Göring devient rapidement l’un des principaux lieutenants d’Adolf Hitler, acquérant richesse et pouvoir, il devient le chef de la Luftwaffe formée en 1933.
Reconnu coupable de crimes de guerre en 1946, lors du procès de Nuremberg, il se suicide avant d’être pendu avec une capsule de Cyanure, dissimulé dans des produits pour la peau.

Source : Gary Sheffield – La Première Guerre Mondiale.



Le Fokker D.VII doté d’un moteur Mercedes est un chasseur monoplace. Conformément aux termes de l’Armistice, tous les exemplaires de ce formidable avion ont été remis aux Alliés.

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