Il fut sacré à 10 ans, qui était Dimítrios Loúndras, plus jeune médaillé olympique de l’histoire ?

Par l’édition du soir

Le plus jeune médaillé olympique de l’histoire s’appelle Dimítrios Loúndras. En 1896, ce Grec, alors âgé de 10 ans, a obtenu le bronze aux barres parallèles par équipe. Voici son histoire.

La valeur n’attend pas le nombre des années et les Jeux olympiques le montrent tous les quatre ans. Chaque olympiade est en effet le théâtre du sacre d’un jeune sportif, parfois adolescent. Dernier exemple en date, la médaille d’or obtenue par la Japonaise Momiji Nishiya, 13 ans, en skateboard.

Le record ultime de précocité appartient néanmoins au Grec Dimítrios Loúndras qui, en 1896, a remporté une médaille de bronze aux barres parallèles par équipe, faisant de lui le plus jeune médaillé olympique de l’histoire.

L’exploit se déroule lors des Jeux de 1896, les premiers de l’ère moderne, qui prennent place à Athènes, en Grèce, le berceau de l’olympisme. À l’époque, seules treize nations participent à l’événement et plus des deux tiers des athlètes engagés sont Grecs, tous des hommes.

Dans l’épreuve des barres parallèles par équipe, seules trois nations se disputent la gagne, signe que la compétition en est alors à son balbutiement.

Un record qui tient encore 125 ans plus tard

Mais si Dimítrios Loúndras est assuré de recevoir une médaille, en raison du faible nombre de participants, sa présence seule constitue déjà un exploit en soi, étant donné son âge et son gabarit.

Aux côtés de Fílippos Karvelás, Ioánnis Mitrópoulos et Ioánnis Chrysáfis, il décroche la médaille de bronze et entre alors dans l’histoire : à 10 ans et 216 jours, il devient le plus jeune athlète à remporter une médaille, une marque qui tient toujours 125 ans plus tard et qui risque encore de durer un certain moment.

Une rumeur fait néanmoins état, lors des Jeux de Paris 1900, d’un jeune barreur français, âgé de 7 ans, ayant œuvré pour l’équipe néerlandaise d’aviron sacré championne olympique. Sa trace et son identité ont malheureusement été perdues et, de fait, rien n’a jamais été officialisé, ce qui laisse planer un léger doute sur la véracité de ces faits.

Proches du record de Dimítrios Loúndras, les gymnastes italiennes Luigina Giavotti, Ines Vercesi et Carla Marangoni ont décroché une médaille d’argent aux Jeux de 1928 à Amsterdam, aux Pays-Bas, s’approchant de la marque du Grec. La première était âgée de 11 ans et les deux autres de 12 ans au moment de leur titre au concours par équipes féminines.

Dimítrios Loúndras, lui, ne réalisera jamais d’autres performances marquantes dans sa carrière, tout comme ses partenaires. Hormis Ioánnis Mitrópoulos qui a décroché l’or aux anneaux durant cette même édition de 1896.

Médaillé, officier de marine et préfet

Mais la vie de Loúndras ne se résume pas à ces seuls faits olympiques. Il deviendra, plus tard, officier dans la marine royale grecque et obtiendra le grade d’amiral.

Il a combattu durant la Première Guerre mondiale avant de prendre sa retraite en 1935, alors qu’il est alors, en parallèle, membre du Comité olympique grec depuis 1924.

Dès l’année 1936, il est nommé préfet de l’île de Lesbos, un poste dont il démissionne néanmoins quelques mois plus tard. La Seconde Guerre mondiale le sort de sa retraite et pendant la guerre gréco-italienne en 1940, il est nommé commandant naval pour les forces grecques dans la mer Égée. Il occupera ce poste jusqu’en 1945, avant de se retirer définitivement des corps.

Par la suite, il jouera un rôle majeur dans la création de la Fédération hellénique de tir sportif, ce qui lui vaudra d’en devenir le premier président.

Son implication dans le monde sportif lui vaudra également d’être honoré en 1964 par le Secrétariat général des sports en recevant le titre de brigadier supérieur du bataillon George I de Grèce. Dimítrios Loúndras s’éteindra en 1971, à l’âge de 85 ans.