Une application créée en Bretagne pour signaler le matériel de pêche perdu en mer

Par Julia TOUSSAINT

10 % de la pollution marine provient des activités de pêche. L’application Fish & Click, développée par des scientifiques de l’Ifremer à Lorient (Morbihan), permet de signaler la présence de ces déchets sur les plages ou dans l’eau. Une collecte de données précieuse pour les scientifiques.

Échoué dans le sable ou flottant à la surface de l’eau… Il n’est pas rare de croiser du matériel de pêche perdu ou abandonné. On estime que 10 % de la pollution plastique en mer provient des activités de pêche. Un véritable fléau pour le milieu marin, puisqu’un filet met 600 ans à se dégrader, et peut continuer entre-temps à capturer des espèces vivantes. C’est ce qu’on appelle la « pêche fantôme ».

4 000 déchets identifiés

Grâce à l’application Fish & Click, chacun peut jouer sa part, il suffit de garder l’œil ouvert ! Développée par les scientifiques de l’Ifremer (Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer) de Lorient (Morbihan), cette application mobile (gratuite) permet aux promeneurs, pêcheurs et plongeurs de signaler la présence de matériel de pêche sur les plages ou en mer, du nord du golfe de Gascogne à la Manche. Il suffit de choisir une catégorie (filet, casier, cordage, ligne, etc.), d’envoyer une photo si possible, et l’information est directement transmise aux équipes de l’Ifremer.

« Ce recensement est utile, les données nous permettent de cartographier les zones d’accumulation d’engins de pêche »​, explique Laëtitia Miquerol, chargée de mission de Fish & Click pour l’Ifremer.

Un peu plus d’un an après le lancement de l’application, plus de 4 000 déchets ont été signalés par quelque 300 observateurs. Sur les plages, on retrouve surtout des cordages, mais aussi du matériel lié à l’aquaculture, comme des poches à huîtres. En mer, les signalements sont plus rares, mais quelques contributeurs alertent sur la présence de lignes de pêche, notamment au nord est du Golf de Gascogne.

Prioriser les recherches

L’Ifremer ne se charge pas du ramassage des déchets. « Sur les plages, ont fait confiance aux gens pour les jeter. » Dans le cadre du projet Indigo, les scientifiques tentent surtout de développer des engins de pêche biodégradables. Les données signalées via Fish & Click leur permettent « d’identifier les matériaux qui se perdent le plus souvent, et donc d’agir en priorité sur ceux-ci »​, conclut la spécialiste. Alors si vous croisez un filet de pêche abandonné au détour d’une promenade, pensez-y !

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