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JEUX DE MAINS ET JEUX D'OMBRES. Musée anatomique de Strasbourg - Museum anatomicum Argentoratense
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JEUX DE MAINS ET JEUX D'OMBRES. Musée anatomique de Strasbourg - Museum anatomicum Argentoratense
JEUX DE MAINS ET JEUX D'OMBRES.
https://www.facebook.com/museumanatomicumstrasbourg/photos/pcb.637110110969707/637038304310221
Cette activité ludique, remontant vraisemblablement à l'aube de l'humanité, présente des liens étroits avec l'art des silhouettes, dont Pline l'Ancien (23-79) rapporte une version des origines dans sa monumentale "Historia naturalis" [Histoire naturelle] : "Dibutades de Sicyone, potier de terre, fut le premier qui inventa, à Corinthe, l'art de faire des portraits avec cette même terre dont il se servait, grâce toutefois à sa fille : celle-ci, amoureuse d'un jeune homme qui partait pour un lointain voyage, renferma dans des lignes l'ombre de son visage projeté sur une muraille par la lumière d'une lampe ; le père appliqua de l'argile sur ce trait, et en fit un modèle qu'il mit au feu avec ses autres poteries." [Livre XXV, XII].
Ces jeux d'ombres formées par la main humaine - variétés d'"ombres chinoises" - connurent une grande vogue durant la deuxième moitié du 19e siècle, alors dénommés "ombromanie" (en anglais, "shadowgraphy") et pratiqués notamment par des magiciens, prestidigitateurs, et illusionnistes tels F. Fireside, H. Bursill, V.E. Bertrand, ou F. Trewey. Depuis quelques décennies, un net regain d'intérêt existe ainsi que le démontre la publication de nombreux ouvrages pour enfants remettant à l'honneur cette activité millénaire.
L'un des livres majeurs sur le sujet, intitulé "Les silhouettes animées à la main", a été publié à Paris, en 1892, par Victor Effendi BERTRAND [pseudonyme], se prévalant des titres de "Directeur du Théâtre impérial, capitaine de la Garde impériale ottomane, officier des Ordres impériaux de l'Osmanié et du Medjidié, décoré de la médaille des Beaux-Arts de l'Empire ottoman" ; dans la préface de cet ouvrage, il écrit : "La main humaine, cet instrument des instruments, est d'une structure si parfaite, elle possède une adresse si extraordinaire, ses mouvements sont d'une telle spontanéité, qu'on serait tenté de croire que c'est en elle-même que réside la volonté qui dirige avec tant de précision toutes ses actions. Siège du tact ou de la sensibilité, elle est plus éloignée du cerveau que les autres sens, mais elle n'y est pas moins étroitement liée. Peut-être même se trouverait-elle avec lui en relation plus active encore. Certains physiologistes le prétendent. Quoiqu'il en soit, nous ajouterons que la main représente l'Homme lui-même. Par son geste puissant, elle parle comme aucun autre sens ne pourrait le faire. Elle est le symbole de l'adresse et de l'agileté. C'est cette adresse que nous allons mettre à contribution pour représenter des êtres animés et leur faire jouer quelques scènes comiques des plus amusantes. Que nous faut-il pour cela ? L'ombre... de la main. Pendant les longues soirées d'hiver, chacun peut, à la ville, comme à la campagne, s'exercer à représenter aisément toute la série que ce livre renferme. C'est un amusement des plus attrayants pour les familles et les réunions d'amis" [V.E. Betrand, 1892].
Parmi les grands noms de l'ombromanie, figura également Félicien-François TREVEY (1848-1920), originaire d'Angoulême (dép. Charente), qui exerça notamment à Londres et en Angleterre sous le nom de "Felicien TREWEY", et publia un ouvrage intitulé "The art of shadowgraphy".
---
Quelques ouvrages de référence (et de bibliophilie pour les éditions originales) :
• Frank Fireside, "Lights and shadows on the wall : a handy amusement for Winter evenings", 2 vol., Londres, Read éd., 1859 (et 2e vol. s.d.) [10 + 10 p.].
• Henry Bursill, "Hand shadow to be thrown upon the wall. A series of novel and amusing figures formed by the hand", Londres, Griffith & Farran éd., 1859 (et plusieurs rééditions, dont Barnes & Noble éd., 2015).
• R. Théo, "Les silhouettes à la main", Paris, A.L. Guyot éd., (s.d., vers 1880) [xiv + 82 p.].
• Victor Effendi Bertrand, "Les silhouettes animées à la main", Paris, Charles Mendel éd., 1892 [192 p., 66 fig. + 17 fig. hors-texte].
• Felicien Trewey, "The art of shadowgraphy. How it is done", Londres, Jordison éd., (s.d. posthume, vers 1930) [16 p., 28 fig.].
• Albert Almoznino, "The art of hand shadow", New York, Stravon Educational Press, 1970 [64 p.] (et rééditions en 1981 et 2002).
[résumé d'un cours de master du Pr. Jean-Marie Le Minor].
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Cette activité ludique, remontant vraisemblablement à l'aube de l'humanité, présente des liens étroits avec l'art des silhouettes, dont Pline l'Ancien (23-79) rapporte une version des origines dans sa monumentale "Historia naturalis" [Histoire naturelle] : "Dibutades de Sicyone, potier de terre, fut le premier qui inventa, à Corinthe, l'art de faire des portraits avec cette même terre dont il se servait, grâce toutefois à sa fille : celle-ci, amoureuse d'un jeune homme qui partait pour un lointain voyage, renferma dans des lignes l'ombre de son visage projeté sur une muraille par la lumière d'une lampe ; le père appliqua de l'argile sur ce trait, et en fit un modèle qu'il mit au feu avec ses autres poteries." [Livre XXV, XII].
Ces jeux d'ombres formées par la main humaine - variétés d'"ombres chinoises" - connurent une grande vogue durant la deuxième moitié du 19e siècle, alors dénommés "ombromanie" (en anglais, "shadowgraphy") et pratiqués notamment par des magiciens, prestidigitateurs, et illusionnistes tels F. Fireside, H. Bursill, V.E. Bertrand, ou F. Trewey. Depuis quelques décennies, un net regain d'intérêt existe ainsi que le démontre la publication de nombreux ouvrages pour enfants remettant à l'honneur cette activité millénaire.
L'un des livres majeurs sur le sujet, intitulé "Les silhouettes animées à la main", a été publié à Paris, en 1892, par Victor Effendi BERTRAND [pseudonyme], se prévalant des titres de "Directeur du Théâtre impérial, capitaine de la Garde impériale ottomane, officier des Ordres impériaux de l'Osmanié et du Medjidié, décoré de la médaille des Beaux-Arts de l'Empire ottoman" ; dans la préface de cet ouvrage, il écrit : "La main humaine, cet instrument des instruments, est d'une structure si parfaite, elle possède une adresse si extraordinaire, ses mouvements sont d'une telle spontanéité, qu'on serait tenté de croire que c'est en elle-même que réside la volonté qui dirige avec tant de précision toutes ses actions. Siège du tact ou de la sensibilité, elle est plus éloignée du cerveau que les autres sens, mais elle n'y est pas moins étroitement liée. Peut-être même se trouverait-elle avec lui en relation plus active encore. Certains physiologistes le prétendent. Quoiqu'il en soit, nous ajouterons que la main représente l'Homme lui-même. Par son geste puissant, elle parle comme aucun autre sens ne pourrait le faire. Elle est le symbole de l'adresse et de l'agileté. C'est cette adresse que nous allons mettre à contribution pour représenter des êtres animés et leur faire jouer quelques scènes comiques des plus amusantes. Que nous faut-il pour cela ? L'ombre... de la main. Pendant les longues soirées d'hiver, chacun peut, à la ville, comme à la campagne, s'exercer à représenter aisément toute la série que ce livre renferme. C'est un amusement des plus attrayants pour les familles et les réunions d'amis" [V.E. Betrand, 1892].
Parmi les grands noms de l'ombromanie, figura également Félicien-François TREVEY (1848-1920), originaire d'Angoulême (dép. Charente), qui exerça notamment à Londres et en Angleterre sous le nom de "Felicien TREWEY", et publia un ouvrage intitulé "The art of shadowgraphy".
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Quelques ouvrages de référence (et de bibliophilie pour les éditions originales) :
• Frank Fireside, "Lights and shadows on the wall : a handy amusement for Winter evenings", 2 vol., Londres, Read éd., 1859 (et 2e vol. s.d.) [10 + 10 p.].
• Henry Bursill, "Hand shadow to be thrown upon the wall. A series of novel and amusing figures formed by the hand", Londres, Griffith & Farran éd., 1859 (et plusieurs rééditions, dont Barnes & Noble éd., 2015).
• R. Théo, "Les silhouettes à la main", Paris, A.L. Guyot éd., (s.d., vers 1880) [xiv + 82 p.].
• Victor Effendi Bertrand, "Les silhouettes animées à la main", Paris, Charles Mendel éd., 1892 [192 p., 66 fig. + 17 fig. hors-texte].
• Felicien Trewey, "The art of shadowgraphy. How it is done", Londres, Jordison éd., (s.d. posthume, vers 1930) [16 p., 28 fig.].
• Albert Almoznino, "The art of hand shadow", New York, Stravon Educational Press, 1970 [64 p.] (et rééditions en 1981 et 2002).
[résumé d'un cours de master du Pr. Jean-Marie Le Minor].
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