Le fils du paysan

Il en a rêvé le fils du paysan
De la vie de son père
Il en a parlé un soir à sa maman
De ce qu’a créé son grand père
C’est qu’ils les ont mis dans la terre
Leur cœur, leurs mains, leur âme
Le matin, aux premières lumières,
Il en a rêvé de cette familiale flamme
Ce soir il est triste le gamin
Son père n’est pas dans les champs
Il a pris un autre chemin
Le chemin des manifestants
Parce qu’ils n’en peuvent plus
À force de donner de leur courage
Ils en ont un peu plein le cul
Et dans les yeux ils ont la rage
Qu’on les empêche de vivre
De l’aube au crépuscule
Du travail ils peuvent en être ivre
Sauf qu’à présent on les bouscule
C’est peut être une impression
Un insidieux doute qui s’installe
Ils inspirent à chaque saison
Mais leur souffle se fait la malle
À l’Élysée on en a parlé de son père
Des légumes, des animaux et du foin
Ils ont cru leur révolte éphémère
Ils ont cru mais ils en sont si loin
Parce que ce papa bienveillant
N’est pas prêt de tout lâcher
Ils sont plusieurs et des vaillants
À venir se serrer pour arracher
Et reprendre leur vie à leur compte
Demain je retournerais à l’école
À t’il dit plus fier et sans aucune honte
Raconter passionné son rêve agricole
Il est temps de dormir maintenant
Dors tranquille petit, petit paysan
Un jour ils comprendront aisément
Alors Bonne nuit à toi le fils du paysan



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