LA PROSTITUTION

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Une photographie d’une femme à gros seins avec un ensemble de tasses à thé reposant sur sa poitrine est fréquemment partagée en ligne avec l’affirmation que son nom était « Tea Cup Sallie » et qu’elle était une prostituée notoire qui aurait vécu à la fin des années 1800 :

Cette image est souvent jumelée à une deuxième photographie qui montre prétendument le « permis de prostitution » de Tea Cup Sallie :

Nous n’avons trouvé aucune preuve à l’appui de l’allégation selon laquelle cette femme était une prostituée nommée « Tea Cup Sallie », et ce certificat de « licence » est une récréation moderne, et non un véritable artéfact.

L’allégation « Tea Cup Sallie » semble avoir pris naissance vers 2015 avec un poteau à la section WTF de Reddit. Près de cinq ans avant cette annonce, cependant, cette photographie était partagée en ligne avec une affirmation beaucoup plus banale : la photo montrait simplement une « dame du thé ».

La photographie a atteint un public beaucoup plus large quand elle a été incluse dans un article de 2014 sur Whizzpast (par la suite agrégé par Bored Panda) concernant les photographies stupides de personnes pendant l’ère victorienne. De là, il a été partagé avec une variété de légendes (certains plus brut que d’autres) avant qu’il ne soit attaché à cette licence de prostitution.

Le « permis de prostitution » comporte un certain nombre de caractéristiques douteuses. D’abord, l’autocollant sur le coin supérieur droit indique que cet article était probablement disponible dans une sorte de boutique de cadeaux, ce qui signifie que c’est presque certainement une reproduction et non un véritable artefact de 1898.

De plus, nous avons trouvé plusieurs autres exemplaires de « Tea Cup Sallie’s license for prostitution » qui auraient été délivrés dans plusieurs autres villes, par plusieurs personnes différentes (dont Wyatt Earp), sur une période de plus de 40 ans, de 1876 à 1920 :


Les images ci-dessus montraient supposément comment « Tea Cup Sallie » a reçu un permis de prostitution à Dodge City, au Kansas, en 1876; Prescott, en Arizona, en 1896; Jerome, en Arizona, en 1897 et 1898; et Williams, en Arizona, en 1920. Étant donné que l’espérance de vie au cours de cette période tournait autour de 50 ans, nous sommes un peu sceptiques quant au fait que cette femme ait eu une carrière de 44 ans dans la prostitution.

Le certificat semble être un élément de nouveauté vaguement basé sur des événements historiques. Dans les années 1860, par exemple, le grand prévôt de Nashville, George Spalding, reçut l’ordre de rassembler toutes les prostituées de la ville et de les bannir. La tâche s’avéra impossible, cependant, et bientôt Spalding a proposé un nouveau plan : Il délivrerait des permis et exiger des prostituées de subir des examens médicaux :

La proposition de Spalding était simple : chaque prostituée s’inscrirait elle-même, obtenant pour 5 $ le permis lui permettant de travailler comme elle le désirait. Un médecin approuvé par l’armée serait chargé d’examiner les prostituées chaque semaine, un service pour lequel chaque femme paierait 50 cents. Les femmes atteintes de maladies vénériennes seraient envoyées dans un hôpital établi (dans la maison de l’ancien évêque catholique) pour le traitement de ces maladies, payées en partie par les honoraires hebdomadaires. Se livrer à la prostitution sans permis, ou omettre de se présenter aux examens prévus, entraînerait une arrestation et une peine d’emprisonnement de 30 jours.


La perspective de participer au commerce du sexe sans crainte d’arrestation ou de poursuites était instantanément attrayante pour la plupart des prostituées de Nashville, et au début de 1864, quelque 352 femmes étaient inscrites comme détenant un permis, et une centaine d’autres ont été traités avec succès pour la syphilis et d’autres conditions dangereuses pour leur industrie. À l’été de 1864, un médecin de l’hôpital a fait remarquer une « amélioration marquée » de la santé physique et mentale des prostituées autorisées, notant qu’au début de l’initiative, les femmes avaient été caractérisées par un langage grossier et peu de soins d’hygiène personnelle. mais étaient bientôt des modèles virtuels de « propreté et de bienséance ».

Bien que les permis de prostitution ne soient pas totalement inconnus, l’élément viral qui montre un « permis de prostitution » est une nouveauté qui n’utilise pas un vrai nom, une date, un lieu, un signataire ou une photographie.

Il semble que ce certificat ne soit qu’un modèle. Le vendeur peut ajouter une date et un emplacement de sondage raisonnables, une photographie scandaleuse vintage et une signature d’une figure bien connue du Far West, puis vendre la « licence » comme article de nouveauté. Nous avons trouvé quelques autres exemples de permis de prostitution qui contiennent des inexactitudes historiques.


L’image de gauche utilise un morceau de monnaie qui n’était pas en circulation au moment où la « licence » aurait été délivrée. L’image de droite représente une femme à Paris, pas au Kansas :

L’exemple particulier (à gauche) date de 1898, mais il montre un billet de banque de 1901 qui n’a pas été imprimé avant les années 1910. De toute évidence, quelqu’un a manqué l’attention portée aux détails. Je pense que les permis sont habituellement signés par des policiers célèbres du Far West comme Wyatt Earp. Bref, si vous les voyez, comprenez qu’ils sont complètement frauduleux et qu’ils n’ont aucune valeur de perception.

En bref, l’image en haut de cet article montre une femme anonyme de l’époque victorienne qui prenait une photographie ridicule avec deux tasses de thé reposant sur sa poitrine. L’allégation selon laquelle le nom de cette femme est « Tea Cup Sallie » n’est pas fondée sur des renseignements factuels, et le « permis de prostitution » qui l’accompagne est un élément de nouveauté apocryphe.

Dan Evon

Publié le 16 juillet 2019
TRADUCTION REVERSO https://www.snopes.com/