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Près de Dinan : ils sont sabotiers de père en fils depuis Louis XIV !
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Près de Dinan : ils sont sabotiers de père en fils depuis Louis XIV !
Dans la famille Pierre, on est sabotier de père en fils. À Pléven, Joël a transformé l'atelier familial en musée. L'occasion de découvrir les secrets de ce métier d'autrefois.
Publié le 14 Sep 18 à 18:02
https://actu.fr/bretagne/pleven_22200/pleven-une-famille-sabotiers-depuis-louis-xiv_18567010.html?utm_campaign=Echobox&utm_medium=Social&utm_source=Facebook#Echobox=1537032831
Joël Pierre a réuni une belle collection de sabots chinés au fil de brocantes. Il conserve également quelque unes des réalisations de son père. (Le Petit Bleu des Côtes d’Armor)
Pousser la porte de l’atelier de Joël Pierre, à Pléven, c’est faire un saut dans le temps. Si Joël a enseigné « la mécanique et les mathématiques à l’université », son père était sabotier. En fait, la famille Pierre en compte dix générations.
Quand j’étais petit, je me tenais à côté de la scie à ruban où mon père débitait les bûches, je retirais les chutes pour l’aider. J’ai toujours baigné dans cette ambiance. Quand je le pouvais, je réalisais les frises décoratives sur les sabots, avec ma mère.
En 2006, Joël Pierre quitte l’IUT de Nancy. C’est la retraite. Une nouvelle vie peut commencer. Celle de sabotier. Joël va remettre en marche les machines que son père avait achetées en 1937, et qui fonctionnent encore parfaitement. En juin 2016, il ouvre son atelier-musée. Le sabotier, passionné, propose visites commentées et démonstrations tout le mois d’août.
Mes parents ont exercé le métier jusqu’en 1973. Une dynastie qui remonte au début du règne de Louis XIV. Et même sans doute au-delà, mais les actes ne m’ont pas permis de remonter plus loin.
Des sabots en bois de hêtre
Aujourd’hui, il ne reste qu’une poignée de sabotiers en Bretagne, dont Claude Simon, à Camors ou Bernard Kervoas, à Belle-Isle-en-Terre. Mais il faut dire que les sabots ne se portent désormais guère plus qu’au jardin.
C’est idéal en hiver, le bois est isolant et le pied respire. Il en existe trois formes : le tout bois, avec le coup de pied assez haut, le sabot découvert, agrémenté d’une bride à coussin et le sabot claque, pour les femmes.
Joël explique que les sabotiers utilisent le hêtre, très courant en Bretagne, car c’est un bois solide et rectiligne, qui se travaille bien. Et la fabrication des sabots commence par une rouelle de bois – un bois toujours vert – séparée en quatre quartiers. Chaque quartier est ébauché, « aujourd’hui à la scie, mais on le faisait autrefois à la hache », puis l’ébauche passe dans la tailleuse, un tour à copier automatique qui reproduit un modèle et donne au sabot sa forme extérieure. « Avant ça, c’était à la main, au paroir » !
Un savoir ancestral… à l’ère de la technologie
Reste encore à creuser l’intérieur du sabot. Une nouvelle machine, munie de cuillères tranchantes, exécute rapidement la mission, en reproduisant un modèle de creuse. Le sabotier s’installe ensuite au paroir puis à la coche, deux postes de finitions, à la main, avec les outils d’antan.
Je connais les outils, les gestes, mais la maîtrise nécessite de la pratique, d’autant que je dois faire certains gestes en gaucher. On utilise le paroir pour affiner la forme du sabot, puis la rouanne et le boutoir pour adoucir l’intérieur. Les machines permettent de réaliser une paire de sabot en une heure environ, quand un bon sabotier réalisait deux à trois paires par jour.
Cindy GIRAUD (CLP)
À noter que le musée sera ouvert pour les Journées du patrimoine, le samedi 15 et dimanche 16 septembre, à 14 h 30, 16 h et 17 h 30. Et l’entrée sera gratuite. Il ne reste plus qu’à enfiler ses sabots et vite découvrir ce lieu si particulier. Atelier-musée du sabot, la Ville Baudoin, Pléven. Visite commentée sur demande au 02 96 84 41 73. Entrée libre. Participation volontaire au fonctionnement.
Publié le 14 Sep 18 à 18:02
https://actu.fr/bretagne/pleven_22200/pleven-une-famille-sabotiers-depuis-louis-xiv_18567010.html?utm_campaign=Echobox&utm_medium=Social&utm_source=Facebook#Echobox=1537032831
Joël Pierre a réuni une belle collection de sabots chinés au fil de brocantes. Il conserve également quelque unes des réalisations de son père. (Le Petit Bleu des Côtes d’Armor)
Pousser la porte de l’atelier de Joël Pierre, à Pléven, c’est faire un saut dans le temps. Si Joël a enseigné « la mécanique et les mathématiques à l’université », son père était sabotier. En fait, la famille Pierre en compte dix générations.
Quand j’étais petit, je me tenais à côté de la scie à ruban où mon père débitait les bûches, je retirais les chutes pour l’aider. J’ai toujours baigné dans cette ambiance. Quand je le pouvais, je réalisais les frises décoratives sur les sabots, avec ma mère.
En 2006, Joël Pierre quitte l’IUT de Nancy. C’est la retraite. Une nouvelle vie peut commencer. Celle de sabotier. Joël va remettre en marche les machines que son père avait achetées en 1937, et qui fonctionnent encore parfaitement. En juin 2016, il ouvre son atelier-musée. Le sabotier, passionné, propose visites commentées et démonstrations tout le mois d’août.
Mes parents ont exercé le métier jusqu’en 1973. Une dynastie qui remonte au début du règne de Louis XIV. Et même sans doute au-delà, mais les actes ne m’ont pas permis de remonter plus loin.
Des sabots en bois de hêtre
Aujourd’hui, il ne reste qu’une poignée de sabotiers en Bretagne, dont Claude Simon, à Camors ou Bernard Kervoas, à Belle-Isle-en-Terre. Mais il faut dire que les sabots ne se portent désormais guère plus qu’au jardin.
C’est idéal en hiver, le bois est isolant et le pied respire. Il en existe trois formes : le tout bois, avec le coup de pied assez haut, le sabot découvert, agrémenté d’une bride à coussin et le sabot claque, pour les femmes.
Joël explique que les sabotiers utilisent le hêtre, très courant en Bretagne, car c’est un bois solide et rectiligne, qui se travaille bien. Et la fabrication des sabots commence par une rouelle de bois – un bois toujours vert – séparée en quatre quartiers. Chaque quartier est ébauché, « aujourd’hui à la scie, mais on le faisait autrefois à la hache », puis l’ébauche passe dans la tailleuse, un tour à copier automatique qui reproduit un modèle et donne au sabot sa forme extérieure. « Avant ça, c’était à la main, au paroir » !
Un savoir ancestral… à l’ère de la technologie
Reste encore à creuser l’intérieur du sabot. Une nouvelle machine, munie de cuillères tranchantes, exécute rapidement la mission, en reproduisant un modèle de creuse. Le sabotier s’installe ensuite au paroir puis à la coche, deux postes de finitions, à la main, avec les outils d’antan.
Je connais les outils, les gestes, mais la maîtrise nécessite de la pratique, d’autant que je dois faire certains gestes en gaucher. On utilise le paroir pour affiner la forme du sabot, puis la rouanne et le boutoir pour adoucir l’intérieur. Les machines permettent de réaliser une paire de sabot en une heure environ, quand un bon sabotier réalisait deux à trois paires par jour.
Cindy GIRAUD (CLP)
À noter que le musée sera ouvert pour les Journées du patrimoine, le samedi 15 et dimanche 16 septembre, à 14 h 30, 16 h et 17 h 30. Et l’entrée sera gratuite. Il ne reste plus qu’à enfiler ses sabots et vite découvrir ce lieu si particulier. Atelier-musée du sabot, la Ville Baudoin, Pléven. Visite commentée sur demande au 02 96 84 41 73. Entrée libre. Participation volontaire au fonctionnement.
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