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Le village dont le loup dévorait les enfants. La bête de Primarette.
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Le village dont le loup dévorait les enfants. La bête de Primarette.
Primarette, Isère, 1747-1752.
Le loup de Primarette (ou les loups) fait sa première victime le 23 mai 1747 :
« Mardi de Pentecôte pendant l'office de Vêpres, un loup carnacier prit l'enfant de François Malarin à la porte de sa maison en présence de sa mère qui ne put jamais le lui arracher des dents ; plusieurs personnes revenant de Vêpres ayant entendu le récit de ce malheur, coururent dans les bois sur les traces du sang que répandoit ledit enfant dont ils trouvèrent quelques membres dispersés comme la tête, les bras, une cuisse et un pied qui furent ensevelis le même jour dans le cimetière à nuit tombante en présence de Michel et Gabriel Parrochat père et fils, Antoine Jeury, Jean Basset, Claude Berthier et plusieurs autres personnes qui avoient accouru à ce triste spectacle : ledit enfant nommé Michel Malarin, âgé de sept ans, fils légitime de François Malarin dit l'Espagnoux et Fleurie Petit, ainsi est".
Le 7 juin, une deuxième attaque :
« A été enseveli … Joseph Fournier qui fut égorgé par un loup le jour précédent, âgé de 13 ans environ, fils légitime de Louis Fournier et
Françoise Berthier ».
Le 24 octobre, troisième attaque :
« Mathieu Roux, âgé de cinq ans quatre mois environ fut emporté par un loup sans qu'on n'aye trouvé aucun vestige de son corps, fils légitime du Sieur Antoine Roux et Demoiselle Anne Gras, ainsi l'ont certifié le père et la mère dudit enfant ».
Dans son récapitulatif annuel des événements survenus dans sa paroisse, le curé Favre relate dans son registre la manière dont les villageois appréhendent ces malheurs :
« Les loups ont dévoré trois enfants dans Primarette, on croit plus probablement que c'étoient des loups cerviers et le vulgaire (« le
commun du peuple ») soutient que ce sont des loups garous à qui les curés donnent permission de faire semblables choses pour fournir aux Verreries, rien n'est capable de leur ôter cette sotte crédulité ».
Les Verreries sont une maison et un four
« appelés de Bon Rencontre » appartenant à un gentilhomme verrier.
Les villageois croient-ils que le « loup-garou » alimente le four des Verreries avec le corps de ses victimes ?
Le 11 octobre 1748, quatrième attaque :
« Benoîte Pichon, âgée de deux ans et six mois environ, fille légitime de Ferréol Pichon et Marie Duplan, fut emporté par un loup sans qu'on aye pu apercevoir aucun vestige de son corps.
Et le onzième novembre suivant fut ensevelie dans le cimetière avec les cérémonies ordinaires la tête de ladite Benoîte Pichon qui fut trouvée dans les bois de Primarette ».
Le 23 janvier 1749, cinquième attaque :
« A été ensevelie dans le cimetière Marie Peiron qui fut dévorée par les loups le jour précédent et dont on n'a trouvé que quelques restes de son corps, ladite Marie Peiron âgée de six ans et trois mois, fille légitime de Guillaume Peiron et Marie Conjard ».
Cinq enfants morts en l'espace de deux ans. Les habitants vivent dans une crainte permanente. La rumeur gronde et s'amplifie. Ne serait-ce donc pas le curé qui serait le maître de la Bête ?
Celui-ci consigne en 1750 ce qui suit :
« Tous les habitants de Primarette ont persévéré dans la folle croyance que le curé avoit donné permission aux loups garous de
dévorer les enfans, jusque là qu'ils en députèrent deux pour en porter plainte à Monseigneur l'Archevêque qui écrivit au curé de l'informer plus particulièrement de ce désastre, ce qui, ayant (été) fait, les deux députés passèrent dans l'esprit du prélat pour des malicieux et insensés, ils furent condamnés à demander pardon au curé publiquement la seconde fête de Pâques en présence de toute la paroisse ».
Néanmoins, pour rassurer la population, le curé doit agir :
« Le 15 may (1750), jour de l'Ascension, on alla en procession au bois Maret pour bénir la croix dite de Bon Rencontre (non loin du fameux
four suspect) qu'on planta près la maison d'Etienne Goubet et on fit l'exorcisme contre les loups et autres bêtes féroces qui dévoroient les enfans ; de là on revint par le bois pour bénir la croix que Guillaume Peiron (le père d'une victime) avoit planté près de sa
maison à l'entrée du bois, lieu dit le Chemin des Mulets pour être préservé de ces animaux. On a nommé cette croix la croix de St Vincent».
Las ! Croix et exorcisme on peu d'effet.
14 mai 1751, sixième attaque :
« A été enseveli dans le cimetière les restes du corps de Jeanne Servonat qui a été dévorée par un loup le jour précédent, âgée de quatre ans et trois mois environ, fille légitime d'Antoine Servonat et Jeanne Perrot ».
Le 19 juillet, le curé bénit la maison et le four des Verreries, lieu qui cristallise les superstitions des malheureux habitants.
19 mars 1752, septième attaque :
« Dimanche de la passion pendant la messe de paroisse, un loup emporta Marie Anne Boindrieux, âgée de trois ans environ, fille légitime de Pierre Boindrieux et Jeanne Pagnoux sans qu'on aye trouvé aucun reste
de son corps ».
C'est la dernière victime mentionnée dans le registre.
Pour mémoire, le prêtre a dessiné une tête de loup à côté des actes de sépulture de ces 7 malheureux enfants.
AD Isère, registre paroissial de Primarette, 1747-1752.
https://www.facebook.com/genialogie31/photos/pcb.236965854664127/236965557997490
vous pouvez vous rendre sur le lien FACEBOOK il y a 10 photos de petits textes ...
Le loup de Primarette (ou les loups) fait sa première victime le 23 mai 1747 :
« Mardi de Pentecôte pendant l'office de Vêpres, un loup carnacier prit l'enfant de François Malarin à la porte de sa maison en présence de sa mère qui ne put jamais le lui arracher des dents ; plusieurs personnes revenant de Vêpres ayant entendu le récit de ce malheur, coururent dans les bois sur les traces du sang que répandoit ledit enfant dont ils trouvèrent quelques membres dispersés comme la tête, les bras, une cuisse et un pied qui furent ensevelis le même jour dans le cimetière à nuit tombante en présence de Michel et Gabriel Parrochat père et fils, Antoine Jeury, Jean Basset, Claude Berthier et plusieurs autres personnes qui avoient accouru à ce triste spectacle : ledit enfant nommé Michel Malarin, âgé de sept ans, fils légitime de François Malarin dit l'Espagnoux et Fleurie Petit, ainsi est".
Le 7 juin, une deuxième attaque :
« A été enseveli … Joseph Fournier qui fut égorgé par un loup le jour précédent, âgé de 13 ans environ, fils légitime de Louis Fournier et
Françoise Berthier ».
Le 24 octobre, troisième attaque :
« Mathieu Roux, âgé de cinq ans quatre mois environ fut emporté par un loup sans qu'on n'aye trouvé aucun vestige de son corps, fils légitime du Sieur Antoine Roux et Demoiselle Anne Gras, ainsi l'ont certifié le père et la mère dudit enfant ».
Dans son récapitulatif annuel des événements survenus dans sa paroisse, le curé Favre relate dans son registre la manière dont les villageois appréhendent ces malheurs :
« Les loups ont dévoré trois enfants dans Primarette, on croit plus probablement que c'étoient des loups cerviers et le vulgaire (« le
commun du peuple ») soutient que ce sont des loups garous à qui les curés donnent permission de faire semblables choses pour fournir aux Verreries, rien n'est capable de leur ôter cette sotte crédulité ».
Les Verreries sont une maison et un four
« appelés de Bon Rencontre » appartenant à un gentilhomme verrier.
Les villageois croient-ils que le « loup-garou » alimente le four des Verreries avec le corps de ses victimes ?
Le 11 octobre 1748, quatrième attaque :
« Benoîte Pichon, âgée de deux ans et six mois environ, fille légitime de Ferréol Pichon et Marie Duplan, fut emporté par un loup sans qu'on aye pu apercevoir aucun vestige de son corps.
Et le onzième novembre suivant fut ensevelie dans le cimetière avec les cérémonies ordinaires la tête de ladite Benoîte Pichon qui fut trouvée dans les bois de Primarette ».
Le 23 janvier 1749, cinquième attaque :
« A été ensevelie dans le cimetière Marie Peiron qui fut dévorée par les loups le jour précédent et dont on n'a trouvé que quelques restes de son corps, ladite Marie Peiron âgée de six ans et trois mois, fille légitime de Guillaume Peiron et Marie Conjard ».
Cinq enfants morts en l'espace de deux ans. Les habitants vivent dans une crainte permanente. La rumeur gronde et s'amplifie. Ne serait-ce donc pas le curé qui serait le maître de la Bête ?
Celui-ci consigne en 1750 ce qui suit :
« Tous les habitants de Primarette ont persévéré dans la folle croyance que le curé avoit donné permission aux loups garous de
dévorer les enfans, jusque là qu'ils en députèrent deux pour en porter plainte à Monseigneur l'Archevêque qui écrivit au curé de l'informer plus particulièrement de ce désastre, ce qui, ayant (été) fait, les deux députés passèrent dans l'esprit du prélat pour des malicieux et insensés, ils furent condamnés à demander pardon au curé publiquement la seconde fête de Pâques en présence de toute la paroisse ».
Néanmoins, pour rassurer la population, le curé doit agir :
« Le 15 may (1750), jour de l'Ascension, on alla en procession au bois Maret pour bénir la croix dite de Bon Rencontre (non loin du fameux
four suspect) qu'on planta près la maison d'Etienne Goubet et on fit l'exorcisme contre les loups et autres bêtes féroces qui dévoroient les enfans ; de là on revint par le bois pour bénir la croix que Guillaume Peiron (le père d'une victime) avoit planté près de sa
maison à l'entrée du bois, lieu dit le Chemin des Mulets pour être préservé de ces animaux. On a nommé cette croix la croix de St Vincent».
Las ! Croix et exorcisme on peu d'effet.
14 mai 1751, sixième attaque :
« A été enseveli dans le cimetière les restes du corps de Jeanne Servonat qui a été dévorée par un loup le jour précédent, âgée de quatre ans et trois mois environ, fille légitime d'Antoine Servonat et Jeanne Perrot ».
Le 19 juillet, le curé bénit la maison et le four des Verreries, lieu qui cristallise les superstitions des malheureux habitants.
19 mars 1752, septième attaque :
« Dimanche de la passion pendant la messe de paroisse, un loup emporta Marie Anne Boindrieux, âgée de trois ans environ, fille légitime de Pierre Boindrieux et Jeanne Pagnoux sans qu'on aye trouvé aucun reste
de son corps ».
C'est la dernière victime mentionnée dans le registre.
Pour mémoire, le prêtre a dessiné une tête de loup à côté des actes de sépulture de ces 7 malheureux enfants.
AD Isère, registre paroissial de Primarette, 1747-1752.
https://www.facebook.com/genialogie31/photos/pcb.236965854664127/236965557997490
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