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Message par Admin Ven 6 Aoû - 20:16

Qui est Alice Milliat, la pionnière du sport féminin aux Jeux olympiques ? Sans4839



Correspondance, Gautier DEMOUVEAUX

Pionnière du sport féminin, Alice Milliat a milité au début du XXe siècle pour que les femmes puissent participer aux Jeux olympiques, malgré l’opposition de Pierre de Coubertin. Elle s’est également battue pour qu’elles aient leur place dans les instances sportives. Retour sur l’histoire de cette personnalité longtemps oubliée des annales du sport.

Aux olympiades 2021, les femmes représentent 48,8 % des athlètes présents à Tokyo, un chiffre jamais atteint jusque-là. Mieux, dans trois ans, lors des JO de Paris en 2024, le Comité international olympique (CIO) a confirmé que pour la première fois en plus d’un siècle d’histoire, il y aura une parité stricte entre les femmes et les hommes parmi les 10 500 athlètes qui participeront aux compétitions.

À l’occasion de ces jeux dans la capitale française, de nouvelles infrastructures sont en cours de construction, c’est le cas de l’Arena 2, Porte de la Chapelle. L’enceinte accueillera les épreuves olympiques de badminton et de gymnastique rythmique. Le 24 juillet 2020, le Conseil municipal de Paris a choisi – à l’unanimité – le nom de ce futur équipement olympique, qui portera le nom d’Alice Milliat. C’est la première fois qu’une femme donne son nom à un équipement olympique. Et pas n’importe quelle femme !

Longtemps oublié, le souvenir d’Alice Milliat refait enfin surface. Le 8 mars dernier, journée internationale des droits des femmes, Denis Masseglia, président du comité national olympique français, inaugurait en présence de Roxana Maracineanu, ministre déléguée aux Sports et Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale, une statue à l’effigie d’Alice Milliat. Tout un symbole et une juste reconnaissance pour cette pionnière du sport féminin.

Haute de 2,85 m et trônant dans le hall d’entrée du comité olympique français, au côté de celle de Pierre de Coubertin. Inimaginable pourtant il y a encore quelques années puisque Denis Masseglia déclarait à La Croix, en mars 2017 : « On peut respecter l’œuvre d’Alice Milliat, mais il n’y a qu’un Pierre de Coubertin au monde, et il continuera à régner seul dans notre hall, déclarait-il, mais je m’engage, après le vote du 13 septembre, à étudier quelque chose, une médaille ou une plaque peut-être, mais pas de statue, ça non ! »

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Le 8 mars dernier,2021 une statue rendant hommage à Alice Milliat était inaugurée au siège du Comité national olympique français. (Photo : DR)

De son vivant, Alice Milliat s’est opposée au père des Jeux Olympiques modernes, qui refusait alors de voir la gent féminine sur les terrains de sport. Au mieux le baron accepta-t-il, à partir des JO de 1900, de laisser participer quelques femmes à très peu d’épreuves jugées compatibles avec leur féminité et leur fragilité, comme le tennis ou le golf… « Le véritable héros olympique est à mes yeux l’adulte mâle individuel », déclare alors Coubertin, pour qui « le sport demeure le symbole même de la virilité ».

Malheureusement, ce point de vue est loin d’être marginal au début du XXe siècle. La société patriarcale avance des arguments médicaux et esthétiques pour contre-indiquer le sport au sexe qu’il considère comme « faible » ! Pensez-vous, avec la constitution de ces dames, un effort violent pourrait les tuer ou pire, les rendre stériles !

Gymnastique sanitaire

Ainsi, les jeunes filles, qui ont droit officiellement à l’éducation depuis 1879, se voient cantonnées à de la gymnastique « sanitaire », afin de développer la souplesse et la légèreté – bien entendu séparément des garçons. Pas de mixité donc, pas de compétitions non plus, une jeune fille ne pouvant décemment pas faire du sport pour dominer sa voisine !

C’est dans ce contexte que naît Alice, fille d’épiciers nantais, le 5 mai 1884. Peu assidue à ces activités sportives au cours de sa jeunesse, c’est à Londres que la jeune femme découvre le sport et se prend de passion notamment pour l’aviron.

En 1903, elle quitte sa Bretagne natale pour devenir préceptrice dans une famille aisée de Notting Hill, le quartier huppé de la capitale britannique. Avec cette famille, elle voyage à plusieurs reprises aux États-Unis et en Scandinavie ; des expériences à l’étranger atypiques pour une jeune provinciale de condition modeste !

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Sportive accomplie, pratiquant la natation, l’aviron, le hockey ou encore le football, Alice Milliat s’est très tôt engagée pour défendre les femmes auprès des instances internationales. (Photo : DR)

Ainsi, elle parle couramment anglais, mais apprend également d’autres langues, entre trois et sept selon les sources. Peu après son arrivée à Londres, elle rencontre Joseph Milliat, un employé de commerce, fils d’un coiffeur et Nantais comme elle. Le couple se marie en juillet 1904 au consulat de France.

Trois ans plus tard, ils rentrent à Nantes, à l’occasion du décès de la mère d’Alice. Un nouveau malheur touche la jeune femme quelques mois plus tard : elle se retrouve veuve à seulement 24 ans. Elle décide de partir à Paris, où elle trouve un poste de sténographe-interprète

Révolutionner le sport féminin

Marquée par sa découverte du sport, mais aussi par le combat des suffragettes anglaises pour l’égalité entre les femmes et les hommes, Alice Milliat se rapproche alors de l’un des premiers clubs féminins de l’Hexagone, le Fémina Sport, créé en 1911 par Pierre Payssé, ancien champion du monde de gymnastique, afin de poursuivre sa pratique de l’aviron.

Las, l’association sportive ne propose alors que de la gymnastique rythmique et dansée. Qu’importe, la jeune femme propose ses services au bureau de l’association, et se retrouve élue présidente en 1915. Sous son impulsion, le Fémina Sport diversifie ses activités. Outre l’aviron, le club propose maintenant aux jeunes femmes de pratiquer l’athlétisme, le basket-ball, le football ou encore la barrette, une version adaptée du rugby. C’est le début de la révolution engendrée par Alice Milliat !

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Peu après l’arrivée d’Alice Milliat à la tête du Fémina Sport, le club diversifie ses activités en proposant à ses membres des disciplines comme l’athlétisme, le basket-ball, le football ou encore la barrette, une version adaptée du rugby. (Photo : DR)

Deux ans plus tard, alors que la guerre fait toujours rage, que les hommes se battent au front et que les femmes prennent leur relève à l’arrière, aux champs comme dans les usines, Alice Milliat organise le premier championnat de France d’athlétisme puis le premier match de football féminin officiel. En 1919, elle participe à la création de la Fédération des sociétés féminines sportives de France (FSFSF), qui tente d’organiser et de développer le sport féminin sur le territoire. La jeune femme en devient la première présidente.

Quelques mois après la fin de la guerre et ses millions de morts, si de nombreux hommes restent hostiles à la pratique féminine du sport, les institutions jugent salutaire le renforcement de « la race », qui passe par les futures mères. La FSFSF est reconnue d’utilité publique et reçoit un financement du ministère de la Guerre.

Des Jeux dédiés aux femmes

Fort de ce soutien politique, Alice Milliat continue à développer le sport féminin de haut niveau. Elle met sur pied la première équipe de France de football, qui fait le déplacement en Grande-Bretagne pour rencontrer une sélection anglaise le 29 avril 1920, dans le stade de Deepdale devant 25 000 spectateurs ! Un match retour est organisé en France au stade Perching à Paris, qui attire près de 20 000 personnes.

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Organisatrice du premier championnat de France de football féminin, Alice Milliat est aussi à l’origine de la création de la première équipe de France de football, en 1920. (Photo : DR)

Encouragée par ce succès, Alice Milliat, qui vient de lancer la Fédération sportive féminine internationale (FSFI), demande officiellement au CIO d’intégrer des épreuves féminines aux JO, notamment dans le programme d’athlétisme, la discipline phare. Face à l’absence de réponse de Coubertin et de ses comparses, la jeune femme contre-attaque : elle annonce que sa fédération organisera ses premiers Jeux olympiques féminins, événement immédiatement condamné par le CIO, qui crie au plagiat.

Coubertin déclare que cette « olympiade féminine serait impratique, inintéressante, inesthétique et incorrecte » ! La réponse d’Alice Milliat ne se fait pas attendre : « Malgré nos sollicitations pressantes et réitérées, le Comité olympique a toujours refusé d’adjoindre l’athlétisme féminin aux Jeux olympiques. […] Nous allons prouver que nous sommes capables de conduire nous-mêmes nos destinées. »

Le 20 août 1922, sur le stade Pershing à Paris, 77 sportives venues de France, des États-Unis, de Tchécoslovaquie, de Grande-Bretagne et de Suisse s’affrontent devant plus de 20 000 spectateurs. « Son objectif réel n’est pas de créer une compétition parallèle pérenne […] mais de prouver aux dirigeants du CIO les capacités sportives des femmes afin d’être admises dans l’intégralité du programme olympique », explique l’historienne Florence Carpentier dans un article publié dans la Revue d’Histoire.


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Face au refus du CIO d’ouvrir la participation des femmes aux JO, Alice Milliat décide d’organiser des Jeux olympiques féminins. La première édition se déroule en 1922 au stade Pershing à Paris et rassemblee 77 athlètes venues de cinq nations. (Photo : DR)

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Elizabeth Stine, Camile Sabie, Maybelle Gilliland, Florieda Batson et Janet Snow composent l’équipe américaine d’athlétisme peu avant son départ pour les premiers Jeux olympiques féminins, organisés en août 1922 à Paris. (Photo : DR)

Les débuts d’une ouverture

Malheureusement, pour les JO de 1924 à Paris, le CIO refuse une nouvelle fois d’organiser des épreuves féminines en athlétisme. Qu’à cela ne tienne, deux ans plus tard, la FSFI organise une deuxième édition de ses olympiades féminines, à Göteborg en Suède. La compétition est rebaptisée Jeux mondiaux féminins, afin de ménager la susceptibilité du CIO.

Cette fois-ci, une centaine de sportives représentant neuf nations concourent durant trois jours. Face à ce nouveau succès tant sportif qu’organisationnel, les lignes commencent à bouger, d’autant plus que Pierre de Coubertin a pris du recul en 1925 en quittant la tête du CIO.

La réussite des Jeux mondiaux féminins inquiète le Suédois Sigfrid Edström, président de l’IAAF – la fédération internationale (masculine) d’athlétisme – et membre du CIO, décide de proposer une participation féminine à cinq épreuves d’athlétisme aux prochaines olympiades. Pas suffisant pour Alice Milliat, pour qui « la participation aux JO ne peut se comprendre que si elle est totale. […] Une participation aussi petitement mesurée ne peut servir de propagande au sport féminin ».
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Qui est Alice Milliat, la pionnière du sport féminin aux Jeux olympiques ? Empty Re: Qui est Alice Milliat, la pionnière du sport féminin aux Jeux olympiques ?

Message par Admin Ven 6 Aoû - 20:27

La Française n’est pas dupe, elle a bien compris la manœuvre d’Edström, qui, sous couvert d’ouverture, essaie en fait de reprendre la main sur le sport féminin. Pour amadouer la Fédération internationale féminine, il invite même Alice Milliat à intégrer le jury olympique des compétitions d’athlétisme.

Cette manœuvre crée le débat au sein de la FSFI. Certaines délégations veulent saisir cette chance. Pour la première fois de l’histoire de l’olympisme, quatorze épreuves féminines dans quatre sports (escrime, gymnastique, athlétisme et natation) sont au programme, et 277 athlètes féminines (sur un total de 2 883) participent aux JO de 1928 à Amsterdam.

Pour Alice Milliat, le chemin est encore long, elle maintient la pression sur le CIO avec son association en maintenant l’organisation des Jeux mondiaux féminins, qui se déroulent en 1930 à Prague, puis à Londres en 1934, avec à chaque fois 270 participantes de près de 20 pays.

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Après des années de lobbying, Alice Milliat et sa fédération sportive féminine internationale arrivent enfin à ouvrir davantage les JO aux femmes, lors des olympiades d’Amsterdam en 1928. (Photo : DR)

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À Amsterdam, Alice Milliat devient la première femme juge internationale et arbitre des épreuves d’athlétisme, masculines comme féminines. (Photo : DR)

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En 1928, les JO d’Amsterdam voient concourir 277 athlètes féminines dans quatorze épreuves réparties en quatre sports : l’escrime, la gymnastique, l’athlétisme et la natation. (Photo : DR)

1936 : échec et mat

Malheureusement, le vent des Années folles a fini de souffler pour le sport féminin. La crise économique de 1929 entraîne la réduction drastique des subventions en France comme partout en Europe. Malgré l’avènement des Congés payés et la démocratisation de la pratique féminine, le CIO revoit à la baisse le nombre des épreuves ouvertes aux femmes lors des JO de Los Angeles en 1932, tandis qu’Alice Milliat n’est pas invitée à siéger dans le jury olympique, qui redevient exclusivement masculin.

Dans un dernier baroud d’honneur, la Française écrit en 1935 au comité international olympique : « La FSFI […] demande au CIO d’exclure toutes manifestations sportives féminines des JO. Le CIO doit reconnaître la FSFI comme organisme international souverain pour la continuation de ses Jeux quadriennaux dont le cadre devrait être élargi pour admettre les sports féminins ayant figuré aux JO et ceux susceptibles d’être adjoints. […] La FSFI constate que le CIO a tendance à restreindre de plus en plus la participation féminine aux JO dans tous les domaines. Dans ces conditions, elle estime qu’il lui appartient de reprendre l’idée d’organiser des Jeux féminins mondiaux comportant toutes les genres d’activité sportive féminine… »

Sa missive restera lettre morte. Lasse des multiples attaques qu’elle subit dans la presse, malade, la quinquagénaire décide de quitter ses fonctions quelque temps après. La cinquième édition des Jeux mondiaux féminins prévus en 1938 en Autriche n’aura finalement jamais lieu, et les fédérations nationale et internationale ne survivront pas au départ de la Française.

À la veille de la guerre, Alice Milliat retrouve son métier d’interprète. Elle poursuit son existence dans l’anonymat le plus complet, jusqu’à sa mort, le 19 mai 1957, à l’âge de 73 ans, sans avoir réussi à concrétiser le combat de sa vie. Pourtant, si aujourd’hui les femmes peuvent pratiquer un sport à haut niveau et rêver de participer aux JO, c’est en grande partie grâce à elle…

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