À quoi ressemblait le premier Grand Prix de F1 de l’histoire ?

Par Cyprien LEGEAY

Sur le circuit de Silverstone, Ansell se renverse de la même manière que Juan Manuel Fangio en 1950. (Photo : AFP)



En 1950, à Silverstone, en Grande-Bretagne, se déroule le premier Grand Prix de Formule 1 organisé par la FIA. Des pilotes aux voitures en passant par les performances, tout a bien changé depuis cette date. Ce week-end marquera en effet le 1 000e Grand Prix de la discipline.

L’idée de créer un championnat de Formule 1 intervient un an après la création de celui de moto. La Fédération internationale automobile (FIA) organise ainsi une compétition réservée aux seuls pilotes de Formule 1. En 1950, le premier championnat du monde de F1 voit le jour.

Pour l’occasion, sept épreuves sont retenues (six Grand Prix et les 500 miles d’Indianapolis) avec un premier GP le 13 mai 1950 sur le circuit de Silverstone, en Grande-Bretagne. L’événement ne va pas provoquer un énorme engouement auprès du public, ce qui n’empêchera pas de compter environ 150 000 spectateurs le jour de la course.

Sur le tracé de l’ancienne base militaire de la Royal Air Force, les 21 pilotes de neuf nationalités différentes s’élancent pour 70 tours et 325,430 km de course. À l’époque les écuries courent aux couleurs de leurs pays : Talbot (en bleu, pour la France), Maserati, Alfa Romeo (rouge, pour l’Italie), Era (vert, pour la Grande-Bretagne).

L’Alfa Romeo 159 n’est produite qu’à quatre exemplaires. (Photo : Wheelsage)

Les qualifications se déroulent le jeudi et vendredi, et, sans surprise, les Alfa Romeo dominent largement. Giuseppe Farina (en 1 minute 50 secondes 8’) s’adjuge les qualifs alors que Luigi Fagioli et Juan Juan Manuel Fangio pointent à deux dixièmes derrière.

Avec la quatrième voiture italienne, le pilote local Reg Parnell réalise un temps en 1 min. 52 s. 2’. Les deux premières voitures françaises, celles d’Yves Giraud-Cabantous et d’Eugène Martin, se classent 6e et 7e.

Une monoplace pour deux

Le lendemain, sur la piste chaud et ensoleillé de Silverstone, les spectateurs assistent à un duel fratricide entre les quatre Alfa Romeo engagées dans la course. Giuseppe Farina, Luigi Fagioli et Juan Manuel Fangio vont se tirer la bourre durant 62 tours avant que le mythique pilote argentin ne heurte une botte de paille destinée à protéger autour de la piste. Une conduite d’huile endommagée force Fangio à abandonner.

Farina, avec une vitesse moyenne de 151 km/h (aujourd’hui, à Monza, la vitesse moyenne est de 220-230 km/h), s’imposera pour ce qui restera le premier GP de Formule 1 de l’histoire. Il signe aussi le meilleur tour en course, ce qui lui vaut un point de plus au classement des pilotes, une règle revenue au goût du jour cette saison.

Le vainqueur du premier GP de Formule 1, Giuseppe Farina. (Photo : AFP)

Certains équipages, comme Peter Walker et Tony Rolt (ERA) vont même se relayer durant la course, quelque chose d’impossible aujourd’hui… Malheureusement le duo va devoir arrêter un cinq tour et un relais pour un problème de boîte de vitesses.

Plus de trace de ces pilotes

Des 21 pilotes qui ont disputé le premier Grand Prix de l’histoire il n’en reste plus aujourd’hui. Le dernier pilote qui avait pris le départ de cette course était Emmanuel de Graffenried. Il est décédé le 22 janvier 2007.

Un avenir menacé

L’inscription au calendrier après 2019 du circuit de Silverstone n’est toutefois pas assurée du fait des coûts d’organisation très importants. Les circuits d’Aintree et de Brands Hatch, également mythiques, ont aussi accueilli la manche britannique et pourraient être une solution pour le futur du mythique tracé…

ouest france