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Goémonier. Benjamin, quel coup de fourche !

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Goémonier. Benjamin, quel coup de fourche !  Empty Goémonier. Benjamin, quel coup de fourche !

Message par Admin Dim 6 Sep - 20:58

ARTICLE DE 2015 LU 370 FOIS SUR /https://lasandalettedeplouha.lebonforum.com/t1782-goemonier-benjamin-quel-coup-de-fourche#2731

Benjamin Cosson est le plus jeune goémonier des Côtes-d'Armor, mais pas le moins expérimenté. Le Kerborsien a un sacré coup de fourche et de nombreuses ambitions pour son métier. Embarquement à L'Armor-Pleubian, le temps d'une récolte.
Rendez-vous à la cale de Lanéros, à L'Armor-Pleubian, un bout du monde. Benjamin Cosson, un Kerborsien de 26 ans, déboule avec son tracteur blanc et rouge, tirant une remorque d'un turquoise pétant. Un signe. Il ne faut pas traîner, on a seulement quatre heures devant nous pour la récolte. J'embarque dans la cabine, attaquée par le sel. Le MX 460 s'engage dare-dare dans la grève ; le paysage est grandiose, mais attention les secousses !

On se croirait dans le désert, avec le sable et les rochers, « mais avec de l'eau en plus », me rappelle, à la réalité, Benjamin. Le jeune goémonier, installé depuis 2012, enclenche les quatre roues motrices, « pour ne pas qu'on s'embourbe ». Puis, le moteur est coupé. Un premier tracteur, puis un second et un troisième nous rejoignent, devant un petit mur d'eau.

Il y a Bernard, le papa, plus de trente ans de métier ; Stéphane, le beau-frère, et Vincent, « le petit dernier » dans la profession. On discute, les bottes dans les flaques d'eau.


« J'adore ça »


Benjamin sourit jusqu'aux oreilles quand je lui demande pourquoi il a choisi d'être goémonier. « Il y a le plaisir d'être là, au milieu de tout, déclare-t-il sans hésiter. On est libre. On est son propre patron. J'adore ça surtout. J'espère que je ferai ce métier jusqu'à la retraite. » « Il a commencé à prendre la fourche à 6-7 ans et depuis, il ne l'a plus quittée », renchérit son père. L'eau a suffisamment baissé. Les engins rugissent et chacun met le cap sur un spot d'algues brunes, repéré la veille. « Le monde des goémoniers est une petite famille, commente Benjamin. Si on ne s'entendait pas, ce serait terrible ».




« La meilleure école, c'est ici »



Pas très loin du repère La Tourelle, premier arrêt, premier tapis de fucus serratus et vesiculosus, particulièrement beaux à l'automne. Benjamin branche la radio sur NRJ et c'est parti.

Un, deux, trois, quatre coups et 20 à 30 kg d'algues gluantes se retrouvent coincées dans les dents de la fourche à fumier. Le geste est net, précis, technique. « J'essaye de décharger d'un seul trait dans la remorque pour ne pas casser le manche, spécifie le jeune goémonier. La meilleure école,
c'est ici ».

Un métier sportif



Deuxième spot : les algues sont encore plus abondantes. Quelques gouttes de sueur commencent à perler sur le front du jeune homme et la remorque se remplit à vue d'oeil. Mais pas question de ralentir la cadence. « Plus je mettrai dedans, plus je gagnerai ma vie », relate-t-il. C'est plus dur de faire quatre heures sur une marée que de travailler pendant dix heures comme ouvrier agricole. » Benjamin sait de quoi il parle, il a bossé, pendant trois ans, dans le maraîchage à Lanmodez.

Sur les ondes, on entend la chanson « Millionnaire » de Soprano. « Hier, j'ai fait 4,5 tonnes, déclare-t-il fièrement. Ce n'est que depuis cette année que j'arrive à battre les autres en tonnage. J'essaye de trouver des combines pour évoluer. »


Toujours se démarquer


Benjamin livre près de 500 tonnes par an à l'usine Setalg, installée sur la pointe de L'Armor. L'entreprise est son principal débouché. Mais le jeune homme souhaite se diversifier, pour faire vivre sa petite famille. Il a acquis le chaland Le Mistral, voilà deux ans, pour aller débusquer l'ascophyllum, sur des îlots inaccessibles.

« J'aimerais bien exploiter la laminaire et la dulse pour l'alimentaire, complète-t-il. Il y a pas mal d'endroits inexploités. »

Benjamin voit loin... Son fils Lucas, âgé de 9 mois, prendra peut-être un jour la relève. « Il a déjà conduit sur mes genoux. Plus il commencera tôt, plus il se débrouillera. »

Goémonier. Benjamin, quel coup de fourche !  Sans_325
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